7.8.2025
4 minutes

Accessibilité et inclusion : comment récupérer sa valise à l’aéroport quand on est aveugle ?

À l’aéroport, tout le monde attend sa valise autour du tapis roulant. Facile ? Pas toujours. Quand on est aveugle, on ne va pas toucher toutes les valises pour deviner laquelle est la bonne.

Alors comment faire ? Dans sa vidéo, Mathieu partage une solution simple et efficace.

Inclusion et accessibilité : une question qui ne date pas d’hier

Bien avant les applications mobiles ou l’assistance proposée par les compagnies aériennes, les personnes aveugles ont toujours dû trouver leurs propres moyens de gérer ces situations du quotidien.

Dès le milieu du XXe siècle, les voyages en train, en car ou en avion se sont multipliés. Pourtant, l’environnement des gares et aéroports est resté longtemps inadapté aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap.
Pas de balisage tactile, peu d’informations sonores, et aucune procédure pensée pour les voyageurs aveugles ou malvoyants.

Comme souvent en matière d’accessibilité, ce sont les personnes concernées elles-mêmes qui ont su développer des stratégies d’adaptation.
Anticiper, s’organiser, trouver des repères visuels ou tactiles à décrire à un tiers : des réflexes qui existent bien avant les technologies récentes.

Et c’est exactement ce que montre Mathieu dans sa vidéo.

Accessibilité : rendre sa valise identifiable, un réflexe simple et utile

Quand on est aveugle ou malvoyant, reconnaître sa valise au milieu de dizaines d’autres, toutes plus ou moins similaires, est un vrai défi. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas en la touchant qu’on va la retrouver plus vite : les formes, les textures ou les poignées sont souvent standardisées.

Mathieu l’explique avec humour :

Je pourrais essayer de toucher toutes les valises pour retrouver la mienne… mais je pense que je perdrais mon temps.


Difficile d’imaginer une personne non-voyante palper chaque bagage sur un tapis roulant bondé, dans le stress des arrivées.

Alors, il a choisi une méthode simple. Utiliser une valise visuellement identifiable par les autres. Dans son cas, une valise empruntée à sa fille, avec un petit cœur bien visible sur le dessus. Ce petit détail fait toute la différence.

Il peut alors demander à un agent ou à un autre voyageur :

Est-ce que vous voyez une valise avec un cœur dessus ?

Résultat : il garde son autonomie tout en rendant l’aide ponctuelle possible et efficace, sans gêne, sans confusion, et surtout sans dépendance.

Ce geste, aussi anodin qu’il puisse paraître, est une vraie pratique d’accessibilité. Il rend la situation plus fluide, plus inclusive, et surtout plus humaine.

C’est une astuce universelle, utile pour toutes les personnes qui peuvent rencontrer des difficultés à l’aéroport : enfants, personnes âgées, voyageurs fatigués… L’accessibilité bien pensée, c’est souvent l’accessibilité utile à tous.

Accessibilité : une démarche qui concerne aussi les lieux

Si les voyageurs peuvent adapter leur matériel ou anticiper certaines situations, les lieux d’accueil ont aussi une responsabilité majeure. À l’heure actuelle, peu de tapis roulants dans les aéroports sont équipés d’aides réellement pensées pour les personnes aveugles ou malvoyantes.

Un parcours accessible devrait intégrer :

  • des repères tactiles ou marquages au sol pour orienter les usagers vers le bon tapis,
  • des annonces sonores précises et compréhensibles, pas uniquement visuelles,
  • des affichages connectés ou consultables via smartphone pour connaître l’emplacement de la valise,
  • des agents formés à la communication inclusive et disponibles pour informer en cas de besoin.

Car l’accessibilité ne repose pas uniquement sur la débrouille individuelle. Elle se construit aussi dans les infrastructures, dans la signalétique, et dans l’expérience usager globale. Aujourd’hui encore, ces éléments sont souvent pensés pour des personnes valides, avec peu de prise en compte des usages spécifiques.

Mais inclure, ce n’est pas créer des dispositifs à part. C’est concevoir des espaces où tout le monde peut évoluer naturellement, sans barrières.

Conclusion : l’inclusion se joue aussi sur les tapis roulants

L’histoire de Mathieu nous rappelle que l’accessibilité, ce n’est pas une exception à gérer, c’est une façon de penser pour tous.
Une valise reconnaissable, une phrase bien formulée, un agent à l’écoute : il suffit parfois de peu pour que chacun vive une expérience fluide, même dans des lieux aussi complexes qu’un aéroport.

Plutôt que de voir les situations comme des obstacles, voyons-les comme des opportunités d’adapter nos environnements pour qu’ils soient plus simples, plus humains et plus justes.

Chez Urbilog Compéthance EA, on croit à cette accessibilité du quotidien, à cette inclusion réelle, qui ne repose pas uniquement sur la technologie, mais sur l’anticipation, l’écoute et la co-construction.

Envie de faire évoluer vos espaces, vos services ou vos outils numériques dans ce sens ?

Contactez-nous et avançons ensemble vers un monde plus accessible.

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