1.10.2025
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4 minutes
Pour beaucoup, plonger dans la mer ou dans une piscine évoque l’été, les vacances, la détente. Mais pour une personne non-voyante, ce moment simple peut rapidement se transformer en défi.
Dans une vidéo, Mathieu, lui-même non-voyant, partage son expérience et lève le voile sur une réalité méconnue. Se baigner, surtout en mer, peut s’avérer compliqué.
Une fois dans l’eau, à une vingtaine de mètres du rivage, le bruit des vagues devient omniprésent. Les sons de la plage s’effacent, les voix des proches disparaissent dans un brouhaha. Impossible alors de savoir exactement où se trouve la terre ferme, sans compter que nager droit est une gageüre lorsqu’on est aveugle !
Cette perte de repère est déroutante, parfois angoissante. Même pour un nageur aguerri, sans un repère visuel ou sonore fiable, retrouver la plage devient un vrai casse-tête.
En piscine, le risque est moindre grâce à un espace plus délimité. Néanmoins avec des enfants qui jouent bruyamment dans la piscine, le risque est de se bousculer et de perdre ses repaires.
L’espace étant plus restreint, dès qu’il y a trop de monde, cela devient vite une vraie difficulté de nager.
Le message de Mathieu est simple, oui, on peut se baigner quand on est non-voyant, mais mieux vaut ne pas être seul.
La présence d’un proche ou d’un ami n’est pas un luxe, c’est une sécurité. Elle permet de garder un repère clair vers la plage, d’intervenir en cas de désorientation ou de fatigue, et d’éviter que le plaisir de nager ne se transforme en moment d’angoisse.
Cet accompagnement ne signifie pas que la personne ne sait pas nager. Il s’agit d’une adaptation à un environnement conçu pour les voyants. La plupart s’orientent grâce aux repères visuels (bouées, cabines, drapeaux), alors qu’une personne non-voyante doit se fier aux sons, aux sensations de son corps et parfois à la voix d’un accompagnant. Or, l’eau brouille souvent les sons, et la foule ou le vent peuvent faire disparaître ces repères auditifs.
Être accompagné, c’est donc aussi retrouver un sentiment de liberté : pouvoir nager sans la peur de perdre ses repères, savoir que quelqu’un est là pour guider ou intervenir si besoin. Et au-delà de la sécurité, c’est un geste concret d’inclusion.
Imaginer des plages plus accessibles, c’est possible. En France, il existe déjà le label Handiplage, qui recense les plages équipées pour accueillir les personnes en situation de handicap. Pourtant, sur près de 2 600 sites de baignade, seules 221 plages sont aujourd’hui officiellement accessibles et encore peu d’entre elles intègrent des dispositifs pour les personnes non-voyantes.
Des solutions existent : balises sonores pour se repérer dans l’eau, cheminements stables pour rejoindre le rivage, fauteuils de baignade adaptés (Tiralo, Hippocampe) ou encore présence de personnel formé à l’accompagnement, appelé parfois handiplagiste. Ces aménagements, déjà mis en place dans certaines stations balnéaires, renforcent la sécurité, l’autonomie et permettent à chacun de profiter pleinement de la mer ou de la piscine.
Le témoignage de Mathieu nous invite à réfléchir : rendre un loisir accessible, ce n’est pas seulement installer quelques équipements, c’est penser l’expérience dans son ensemble. L’eau, symbole de détente et de liberté, peut devenir source d’angoisse sans repères adaptés. Balises sonores, accompagnement humain, informations claires… autant de solutions qui transforment une baignade ordinaire en moment de plaisir partagé.
Chez Urbilog Compéthance EA, nous croyons que l’accessibilité doit se vivre partout, même dans les moments de détente et de plaisir. Parce qu’une société inclusive, c’est aussi celle où chacun peut profiter des joies simples, comme se baigner, sans inquiétude.
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