17.7.2025
4 minutes

Inclusion et accessibilité : est-ce que les aveugles rêvent ?

Est-ce que les personnes aveugles rêvent ? En noir et blanc ? Sans images ?
Et surtout, pourquoi cette question continue-t-elle d’intriguer autant ?

Accessibilité : un peu d’histoire pour mieux comprendre

Toutes les personnes rêvent, qu’elles soient voyantes ou aveugles.
Mais le contenu des rêves varie selon l’histoire de chacun, et plus précisément selon le moment où la cécité est survenue.

Lorsqu’une personne a déjà vu dans sa vie, son cerveau a enregistré des formes, des visages, des couleurs, des paysages. Même après avoir perdu la vue, ces souvenirs restent présents. Il lui arrive donc de rêver avec des éléments visuels, comme un lieu familier, une scène lumineuse ou un sourire. Ce sont des impressions qui refont surface pendant le sommeil.

À l’inverse, une personne aveugle de naissance n’a jamais connu la vision. Pourtant, elle rêve elle aussi. Ses rêves sont simplement construits autrement. Ils s’appuient sur ses perceptions quotidiennes : des sons, des voix, des sensations, des odeurs ou des émotions. Elle peut rêver qu’elle discute avec quelqu’un, qu’elle marche dans le vent, ou qu’elle ressent une joie très forte.

Ces deux façons de rêver sont différentes, mais elles ont la même valeur. Chaque rêve est unique, parce qu’il est lié à l’expérience, à la mémoire et à la sensibilité de la personne.


Inclusion : chaque rêve est unique, comme chaque personne

Dans l’une de ses vidéos, Mathieu, qui est aveugle, répond à une question qu’on lui pose souvent : « Est-ce que les aveugles rêvent ? »Il explique qu’il se souvient rarement de ses rêves. Mais lorsqu’il s’en souvient, il rêve en couleur. Pourtant, cela fait plus de quinze ans qu’il a perdu la vue. Il ne sait pas pourquoi cela lui arrive encore.


Ce témoignage montre que les rêves sont liés à la mémoire, à la perception et à l’histoire personnelle de chacun. Il n’existe pas de manière “normale” de rêver. Certaines personnes non voyantes évoquent des impressions auditives, des émotions vives, ou des sensations tactiles. D’autres conservent des traces visuelles anciennes.

C’est cela aussi, l’inclusion : reconnaître la diversité des expériences, sans chercher à les comparer. Comprendre que notre propre façon de rêver, de ressentir ou de penser n’est pas une référence universelle, mais une réalité parmi d'autres.


Accessibilité : nos idées reçues nous empêchent de comprendre

Dans notre société, on accorde une grande importance à la vue. On parle de photos, de films, de souvenirs visuels. Cela rend parfois difficile l’idée qu’un rêve puisse exister autrement.

Pourtant, rêver ne se limite pas à “voir dans sa tête”. Un rêve peut mêler souvenirs, sensations, imagination, émotions. Et sur ce terrain, les personnes aveugles ne sont pas en reste.

Le problème, ce n’est donc pas la capacité à rêver. C’est notre façon de penser. On oublie souvent qu’il existe d’autres façons de percevoir le monde. C’est ce qu’on appelle une forme d’inaccessibilité cognitive : on ne peut pas comprendre ce que vit l’autre, car on le juge à partir de notre propre fonctionnement.

Le Centre National de Ressources Handicaps Rares – La Pépinière explique lui aussi très bien ce sujet. Dans un article accessible à tous, il montre que les rêves des personnes aveugles sont construits à partir d’une combinaison de sensations, et qu’ils sont aussi variés et profonds que ceux des voyants.


Inclusion : rêver, c’est aussi construire l’avenir

Comprendre ce que vivent les personnes aveugles dans leurs rêves, c’est déjà ouvrir un peu plus les yeux sur la diversité humaine.

Mais cette prise de conscience doit se traduire dans les actes

Chez Urbilog Compéthance EA, nous transformons ces réflexions en solutions.
Nous accompagnons les entreprises, les collectivités et les porteurs de projets pour rendre leurs outils numériques réellement accessibles.
Notre approche est fondée sur l’écoute, l’expérimentation et la collaboration avec les personnes concernées, comme Mathieu.

Contactez-nous pour vous aider à construire, pas à pas, un monde plus accessible et inclusif.

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